Rouge, divisé ou bleu?
En ces temps tumultueux où la société combat à la fois une pandémie mondiale et gère les tensions entourant des inégalités raciales et économiques, les Américains se rendent aux urnes pour déterminer leur président pour les quatre prochaines années. Bien que Joe Biden soit actuellement en tête des sondages, il est important de rappeler que les sondages se sont trompés trois fois dans l'après-guerre (1948, 1976 et 2004). Comme c'est le cas pour la plupart des « inconnues connues », nous examinons les différents résultats et la manière dont ils sont susceptibles d'affecter l'économie, les marchés des capitaux et nos portefeuilles.
Le meilleur scénario pour les marchés est qu’il y ait un gagnant sans équivoque. Les marchés boursiers sont susceptibles d'augmenter parce qu'il y a moins d'incertitude ou de rester neutres parce que ce résultat est déjà reflété dans les prix. Une élection contestée renforcerait l'incertitude et entraînerait une volatilité prolongée. De plus, bien que le président détienne beaucoup de pouvoir, le résultat des élections au Sénat et à la Chambre est tout aussi important. Nous avons examiné trois scénarios de ce qui pourrait se passer une fois qu'un gagnant sera déterminé, ce qui aidera à comprendre ces implications.
Décision partagée
Dans un gouvernement divisé, l'impasse persistera et une législation significative sera difficile à adopter. Cela pourrait également affecter les nominations à des postes clés tels que celui du président de la Réserve fédérale américaine et la mise en œuvre de la réglementation. Dans ce scénario, l'impact sur l'économie serait plus modéré, mais les dépenses budgétaires et un déficit croissant continueront de soutenir une reprise économique.
Balayage bleu
Le contrôle démocratique de la Chambre, du Sénat et de la présidence comporterait un programme progressif augmentant les impôts et les dépenses. Les impôts se concentreront probablement sur les entreprises et les hauts revenus, et les dépenses seront consacrées aux soins de santé, aux infrastructures et à l'énergie propre. Les gagnants dans ce cas seraient les matériaux de construction, les énergies renouvelables et les détaillants non spécialisés. Nous pourrions également voir une augmentation de la réglementation axée sur l'énergie, les finances et peut-être le secteur technologique. Des réglementations plus strictes pourraient nuire aux secteurs de l'énergie et des banques, mais des taux d'intérêt et une inflation plus élevés auraient des effets compensateurs. Une immigration accrue et moins de menaces tarifaires pourraient contrebalancer les effets de la réglementation sur l'industrie technologique.
Balayage rouge
Bien que ce soit le résultat le plus improbable selon les sondages, il mérite tout de même d'être pris en considération. Attendez-vous à la même chose qu'en 2017 : réductions d'impôts, déréglementation et unilatéralisme en matière de politique étrangère. Il est également probable que nous assisterons à une certaine volatilité immédiatement après l'élection, car ce résultat n'est pas pris en compte.
En résumé, un pic de volatilité lié aux élections est probable à court terme, tandis qu'une augmentation des dépenses budgétaires, quel que soit le résultat, est de bon augure pour les marchés l'année prochaine. Au-delà de l'élection, le cours de la COVID-19 et la politique monétaire auront finalement un impact sur les marchés également. Nous continuons à positionner nos portefeuilles avec prudence et sommes prêts à profiter des opportunités que crée la volatilité.