L’élection présidentielle américaine - Comment les prix des marchés évoluent-ils?
Avec Joe Biden en tête des sondages, certains investisseurs se demandent pourquoi les marchés ne se sont pas liquidés alors que Biden a déclaré qu’il ferait pression pour augmenter l’impôt sur les sociétés de 21 % à 28 %. Avec l’augmentation de l’impôt sur les sociétés, cela aurait pour effet de diminuer les bénéfices des entreprises de 7 %.
En faisant un peu de calcul, on peut voir qu’environ 40 % des bénéfices de l’indice S&P 500 sont réalisés en dehors des États-Unis, ce qui signifie que seuls 60 % des bénéfices des entreprises seraient touchés. Une autre façon de voir les choses est que nous ne nous attendons qu’à une diminution de 4,2 % des bénéfices d’entreprises à la suite d’une augmentation de 7 % de l’impôt sur les sociétés. Si l’on actualise ce montant en fonction des gains de 166,39 $1 prévus pour 2021, nous obtenons des gains ajustés de 159,40 $, et si l’on applique un multiple de 18,5 du ratio cours/bénéfices, on s’attend à un niveau de marché de 2949, soit une baisse de 12 % par rapport à la clôture du marché le 30 septembre.
Cependant, les marchés ont augmenté en valeur plutôt que de se liquider, même si certains sondages montrent une augmentation de l’avance de Biden. Les marchés ne fonctionnent pas en vase clos et le monde n’est pas aussi simple que dans l’exemple précédent. D’une part, si nous obtenons un congrès divisé, il ne sera pas facile pour Biden de faire avancer rapidement son initiative en matière d’impôt sur les sociétés. Si les démocrates prennent le Sénat, il est possible de faire bouger les choses en 2021, mais comme l’économie est encore fragile, nous pensons que les démocrates auront du mal à s’en sortir. Un autre aspect à considérer est le plan de relance budgétaire probable qui permettrait de redonner de l’argent au peuple américain. Une augmentation des dépenses pourraient contribuer à contrer une baisse des bénéfices des entreprises, ce qui aurait pour effet de soutenir le cours des actions. Les marchés sont tournés vers l’avenir, ils voient donc au-delà de l’élection avec l’idée que les choses vont « revenir à la normale » et que l’économie américaine va continuer à croître.
L’environnement des investissements continue d’être positif pour les actions américaines, car toutes les autres catégories d’actifs ont de mauvaises perspectives. Traditionnellement, la plupart des investisseurs ont trois grandes catégories d’actifs dans lesquelles ils peuvent investir : les actions, les obligations et les liquidités. Ces investisseurs font des compromis pour investir dans ces catégories d’actifs en fonction de nombreux facteurs, notamment le montant du flux de trésorerie produit par les investissements dans les catégories d’actifs.
Aujourd’hui, la baisse des rendements a obligé certains investisseurs à se tourner vers les actions, car détenir des liquidités ou acheter une obligation n’a tout simplement aucun sens. Les liquidités rapportent environ 0,01 % et une obligation, comme le Trésor américain à 10 ans, a un rendement de 0,67 %, tandis que l’indice S&P 500 a un rendement en dividendes de 1,84 % sur les douze derniers mois. Ce compromis est avantageux pour les actions, car un investisseur peut obtenir un rendement plus élevé grâce à l’appréciation potentielle du capital. En comparaison, les investisseurs devaient faire un compromis en 2000, alors que le contraire était vrai à l’époque, car les obligations avaient un rendement d’environ 6,5 %, alors que le rendement en dividendes de l’indice S&P 500 n’était que de 0,95 %. Nous pensons que cela continuera à aider les actions à long terme.